Pour le prochain arrêt de notre série d’articles Autour du monde de la musique, nous nous arrêtons chez nos voisins au Mexique.
Les Mexicains ont commencé à immigrer en Californie en grand nombre pendant la ruée vers l’or. Si la migration en provenance du Mexique s’est stabilisée pendant le reste du XIXe siècle, elle a augmenté de façon spectaculaire tout au long du XXe siècle. Étant la plus grande population d’immigrants de la Baie Area (où se trouve EFBA), les Mexicains ont joué un rôle important dans l’influence et la construction de l’économie et de la culture californienne.
Selon une enquête réalisée en 2019 par la Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI), les Mexicains passent plus de temps à écouter de la musique que la moyenne des gens. Ils écoutent 25,6 h de musique par semaine par rapport à la moyenne mondiale de 18 h par semaine. Au début du XIXe siècle, la musique était utilisée comme une manière d’exprimer le nationalisme mexicain. Plus récemment, la musique a eu un impact plus large dans l’enseignement général, où une proposition de formation de 2011 du Secrétariat de l’éducation publique du Mexique a abordé les avantages cognitifs, moteurs et émotionnels que les étudiants pourraient tirer d’une formation musicale adéquate.
Toutefois, quel est le lien musical entre la langue française et l’espagnol du Mexique ?
Palacio de Bellas Artes, un important centre culturel au Mexique
On pense que le nom du genre musical Mariachi vient du mot français mariage, qui remonte à l’expédition française au Mexique dans les années 1860. Bien que des documents aient prouvé le contraire par la suite, la France a eu une forte influence sur l’art et la culture dans le monde entier, y compris au Mexique, à partir du XVIIIe siècle. Le président Porfirio Díaz (1876-1880, 1884-1911) s’est même inspiré du centre-ville parisien pour construire celui de Mexico.
Au fil des ans, plusieurs initiatives ont renforcé la présence de la musique française au Mexique. L’Ambassade de France au Mexique promeut des programmes avec le Festival Internacional Cervantino, le festival Ensemble 2e2m (pour la musique contemporaine), et l’IRCAM (Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique). Créée en 1982 par le ministre français de la Culture Jack Lang, la Fête de la Musique est un événement important au Mexique depuis 2003, rassemblant une variété de styles musicaux dans des concerts publics réunissant des artistes français.
« El reloj », une chanson du Boléro écrite par le compositeur Roberto Cantoral et enregistrée par le groupe Los Tres Caballeros (1957) puis Luis Miguel (1997), est devenue « Pardon » de la chanteuse Égypto-Italo-Française Dalida (1958) dans sa version française. Dans « Justo en el momento », la chanteuse pop Sasha Sokol ajoute une touche technoélectro à la chanson rock « Il jouait du piano debout » de France Gall.
Le tube français international « Voyage, voyage » de Desireless est devenu « Vuela Vuela » du boy band Magneto. Pour son interprétation de « La vie en rose » d’Édith Piaf, Thalía, chanteuse et actrice célèbre pour ses telenovelas, a inclus des éléments de pop latine dans « La Vida en Rosa ».
« Et maintenant », interprété par Gilbert Bécaud, dans sa version espagnole s’appelle « Por qué me dejas » de Javier Solis. « Comme d’habitude », composé et interprété par Claude François, est devenu « A mi manera » dans la voix de Vicente Fernández. Le chanteur romantique Luis Miguel a enregistré « De Quererte Así », une version mexicaine de l’intemporel « De t’avoir aimée » de Charles Aznavour.
L’auteur-compositeur Lucero a popularisé « Emporte-moi » d’Alain Barrière au Mexique avec sa version, « Y Volvere ». Enfin, « Bésame Mucho » de Consuelo Velázquez, l’une des chansons les plus populaires du XXe siècle, a été adaptée par l’icône mexicaine Guadalupe Pineda, qui la chante à merveille en français dans « Embrasse-moi ».
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