Dans des circonstances normales, un tronc d’arbre met plusieurs décennies, voire des siècles, à se décomposer. Dans un premier temps, les insectes s’y introduisent pour s’en délecter, détachant ainsi les premières couches de l’écorce du bois et facilitant le passage d’autres insectes et de champignons en forant des galeries. C’est aussi là qu’intervient la décomposition microbienne. Dans un second temps, des morceaux de bois se désolidarisent du tronc ; bactéries, champignons et insectes continuent à investir les lieux. Enfin, la phase d’humidification commence ; le bois se désagrège et devient partie intégrante du sol.

La forêt de Calistoga a connu un destin tout autre. Il y a 3,4 millions d’années, le volcan du mont Saint Helena, situé à 11 kilomètres de là, explose violemment et rompt le calme alentour. Son souffle dévastateur couche les arbres de la région et les recouvre d’une épaisse couche de cendres, les privant ainsi d’oxygène. Sans air, les bactéries ne peuvent se développer et décomposer le bois. 

Il s’est alors écoulé des milliers d’années pendant lesquelles une eau riche en minéraux a lentement traversé la couche de sédiments et pénétré dans le bois. Au cours de ce long processus, l’eau s’est évaporée et les minéraux qui la composaient se sont déposés dans les cellules et les tissus des arbres. Il en a résulté la création d’une matière entièrement fossilisée qui a parfaitement préservé les détails les plus infimes du bois. C’est ainsi que nos arbres transformés en pierre ont pu défier le temps.